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Quête de l'essence

Sa passion pour l'architecture, Vincent Holvoet la doit à une personne : Gilbert Decouvreur, professeur de design architectural dans la section secondaire de l'institut Sint-Lucas à Gand. Vincent a été conquis par le contenu de ses cours et sa façon à la fois lyrique et critique d'enseigner l'architecture. « L'architecture ne doit pas seulement être vue, elle doit surtout être vécue », telle était l'une de ses devises résumant l'essence même de l'architecture.

Ne manquez pas l'interview de Gilbert Decouvreur réalisée à l'occasion de son 65e anniversaire.

Pendant et après ses études d'architecture à l'institut Sint-Lucas à Gand, Vincent Holvoet commence à réaliser qu'un meilleur rapport entre la tradition et la modernité est nécessaire. Les bureaux d'architectes dans lesquels Vincent a acquis son expérience n'ont dès lors pas été choisis au hasard. Il y a appris à appréhender et cerner les valeurs de l'architecture traditionnelle et y a découvert de nouvelles techniques et méthodes de construction et de nouveaux matériaux.

Chez l'architecte Bernard Declerck, Vincent s'est penché sur les styles traditionnels, les méthodes de construction artisanales et l'architecture devenue organique. D'où sa prédilection pour les styles architecturaux anglo-saxons, romains, flamands, etc.

Chez Philippe Samyn, l'accent était mis sur la technique et l'innovation, avec un but à l'esprit : utiliser les matériaux avec intelligence et parcimonie. Ses études et son ouvrage sur la morphologie des structures ont poussé l'architecte Philippe Samyn à développer de nouvelles structures toujours plus élancées et élégantes et toujours plus intelligentes. Vincent Holvoet adopte la même vision, y compris et surtout au niveau de la réutilisation de structures existantes qui limitent qui plus est notre empreinte écologique.

Ces influences sont renforcées par une prise de conscience spirituelle : les gens ont besoin d'intimité et de sécurité. Et la réponse à ce besoin réside (en partie) dans des formes architecturales mûrement réfléchies qui respirent le calme et la sérénité. Cela paraît simple, surtout quand on contemple et expérimente des ouvrages architecturaux de qualité, mais trouver le bon ton requiert tout de même certaines compétences et le sens de l'équilibre.

À cet égard, Vincent Holvoet fait volontiers référence à la vision de l'architecte Dom Van der Laan et par conséquent aussi à celle de Vincent Vanduysen. Son architecture ne vise pas des effets bon marché mais aspire au calme. Vincent crée des endroits qui permettent de s'échapper un instant de l'agitation du monde actuel. Un espace méditatif en quelque sorte : l'ambiance intime de ces œuvres architecturales se communique aux personnes qui y pénètrent. Une force qui est aussi inhérente à l'architecture romaine. 

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Harmonie entre architecture et environnement

Un bâtiment fait toujours partie d'un environnement plus large : un paysage, un tissu urbain dense, un quartier résidentiel, etc. Il a donc une influence sur cet environnement et sur la manière dont les gens y vivent. Cela vaut surtout pour les bâtiments publics, qui sont accessibles à des usagers occasionnels.

Le défi ? Trouver les bonnes proportions et dimensions, dans l'architecture proprement dite et en relation avec l'environnement. Dans les grandes lignes, dans le moindre petit détail... Que ce soit en supprimant des éléments ou en en ajoutant. Telle est la force d'un projet durable.

Vincent Holvoet n'entend pas tant se démarquer à travers un style architectural spécifique, mais veut plutôt se distinguer par la manière dont il contribue à développer l'espace plus large. En d'autres termes, par la manière dont une œuvre architecturale se réconcilie avec l'environnement.

Comment expérimentons-nous l'architecture dans notre pays ? La fragmentation des styles architecturaux, des typologies et des matériaux ne nous facilite vraiment pas la tâche. L'ouvrage Ugly Belgian Houses de Hannes Coudenys est un véritable signal d'alarme, certes sous la forme d'un clin d'œil, mais qui reflète une juste inquiétude personnelle de l'auteur. Un stimulus qui invite à la réflexion, même si l'auteur ne semble pas proposer directement de solutions. 

Mais la bonne nouvelle est qu'il existe des solutions ! Il s'agit souvent de bâtiments qui valent la peine d'être conservés, car ils présentent une structure solide. Au moyen d'interventions parfois relativement simples, le style peut être amélioré de façon spectaculaire de manière à ce que le bâtiment s'intègre dans son environnement. Vincent Holvoet accorde une importance primordiale à l'équilibre entre la forme et la fonction, aux bonnes proportions et dimensions et à la cohérence des matériaux. « Cela apporte une réelle plus-value à une rénovation. Car vous sauvez ainsi un bâtiment de la démolition et vous lui attribuez de nouvelles qualités sur la base des atouts existants ! »

Faire revivre un bâtiment, une rue ou un quartier via la rénovation renforce l'identité et le bien-être des habitants et des visiteurs d'une toute autre manière que la construction neuve. La rénovation est porteuse d'espoir et peut stimuler la réalisation de nouveaux projets de restauration.

De nombreux quartiers, et même des villes entières, peuvent bénéficier d'une rénovation. Heureusement, les architectes en sont conscients et peuvent apporter une contribution intéressante.

Imaginn

Certains promeuvent de nouvelles formes d'architecture basées sur le concept du passif, sur le principe des matériaux biodégradables, du « cradle to cradle », etc. Cette tendance est positive, mais il ne faudrait pas qu'elle nous fasse passer à côté de l'énorme potentiel du patrimoine existant.

L'architecture ne peut pas être un produit de la société du prêt-à-jeter ou du prestige. Ce qui ne satisfait plus ne doit pas toujours être éliminé, mais peut peut-être se voir donner une nouvelle vie. Tout recommencer à partir d'une feuille blanche est parfois la seule option, mais il faut alors que la démolition soit fondée. La réalité nous oblige à être créatifs et à chercher des solutions durables et économiques. Une fois de plus : changer beaucoup avec peu de moyens. Tel est l'avenir de l'architecture.

L'architecture doit tenir compte des générations futures. Nous ne pouvons pas lire l'avenir dans une boule de cristal. Il est en effet impossible de savoir ce que les gens attendront d'un bâtiment dans dix, vingt ou trente ans. Mais les bâtiments qui sont construits aujourd'hui peuvent et doivent anticiper en matière de durabilité. Le défi consiste à trouver un mariage parfait entre les valeurs architecturales, économiques, sociales et individuelles.

La durabilité n'exclut pas l'aspect esthétique. Bien au contraire : les belles choses sont appréciées et choyées et ont donc une plus longue durée de vie. Mieux encore : les belles choses rendent les gens heureux. Même si ceux-ci n'en ont pas toujours vraiment conscience. Un beau bâtiment fait se sentir chez soi et procure un sentiment de bien-être à ses occupants. 

En pratique : la démolition en dernière option

En tant que candidat-acheteur ou nouveau propriétaire, comment savoir si un bâtiment peut être sauvé ? Ce n'est pas facile à déterminer. Demandez conseil à un architecte avant de procéder à l'achat ou de faire des projets concrets. L'atout d'Imaginn est la réalisation d'une étude de faisabilité sans engagement couplée à une ébauche de projet. Certains bâtiments présentent une structure solide qui peut parfaitement être réutilisée. Pour d'autres, il se peut que certaines parties doivent tout de même être démolies pour permettre une réaffectation. D'autres encore sont simplement trop délabrés pour être rénovés et doivent donc être démolis. Mais la démolition est toujours la dernière option envisagée...

Quelle que soit la conclusion tirée, grâce à une étude de faisabilité, elle est basée sur des caractéristiques réelles – mais pas toujours visibles – du bâtiment en question.

Conseil : certains centres-villes promeuvent la reconstruction d'une maison à un taux de TVA de 6 % au lieu de 21 %. C'est par exemple le cas dans la ville de Courtrai.

 

Texte : Sofie De Vriese

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